La première campagne de fouilles effectuée au cours de la Deuxième Correction des eaux du Jura (1962) avait pour but de dégager l’existence d’une tour située sur la rive droite de la Broye, en aval de Sugiez, mentionnée dans une chronique de la ville de Morat. De plus, à l’Ouest d’une mare profonde « Le Gor », dans l’ancien lit de l’Aar, se trouvait un monticule rond appelé du nom de « Tour du Chêne.
Les fouilles permirent l’identification d’une « tour carrée » (côtés de 9,5 m) constituée de murs formés de galets et de mortier. Des pieux-pilotis étaient plantés très serrés afin d’assurer la stabilité du sol composé d’alluvions. La datation au C14 donna comme résultat 1292 +-100 après J.-C.
La couche archéologique renfermait des ossements d’animaux, surtout de sangliers, quelques fragments de verre et de bouteilles ainsi que plusieurs gobelets et marmites en terre cuite.
Son emplacement laisse supposer qu’à l’époque, la plaine n’était pas humide. En 1238, le renforcement des défenses du Morat impérial menace directement Pierre de Savoie dans ses visées d’expansion vers le nord et même dans le contrôle des lacs.
Cette tour aurait été érigée par ce dernier qui acquiert les terres épiscopales sédunoises du Vully en 1246 pour protéger la ligne de la Broye entre les deux lacs alors en guerre contre les Habsbourg pour l’héritage des Kybourg.
